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Le 9 mai à Moscou

Livre Famille

Le 9 mai à Moscou

Place du Bolchoï le 9 mai

Le 9 mai à Moscou est un grand événement ! On n'imaginait pas que le Jour de la Victoire - c'est comme cela qu'on l'appelle ici, qui commémore la capitulation de l'Allemagne nazie à Berlin, un jour donc après la France - était encore célébré avec une telle ferveur en Russie et que le grand défilé militaire sur la Place rouge serait aussi verrouillé. Impossible de le voir, même de loin. Tous les accès sont bouclés. Tout ce que nous voyons, quelques brèves secondes, ce sont les avions de chasse qui survolent la ville !
Autour de la place du Bolchoï, où est situé notre hôtel, ne circulent que des officiels et des invités, presque tous en uniformes, enfants compris, souvent en treillis, qui arborent fièrement le ruban de Saint-Georges et leur accréditation.
Un chapiteau a été installé la veille où des jeunes gens répètent des chants patriotiques. Puis des manifestants, arborant des drapeaux rouges, arrivent. On nous dit que c'est le Parti communiste. Nous sommes un peu perdus. On nous explique que les communistes ont encore toute leur place en Russie. Le parti est arrivé en seconde position aux dernières élections, derrière le parti Russie unie de Vladmir Poutine, de centre droit, nous précise-t-on. Oui, la Russie est bien une démocratie. Et quand on interroge sur Alexeï Navalny, l'opposant, une nouvelle fois, incarcéré, on nous répond que c'est une marionnette de l'Occident. Quant à l'Ukraine et la Crimée, ce sont des terres russes (Kiev n'était-elle pas la première capitale de la Russie ?), à qui Khrouchtchev, un soir où il avait trop bu et pour faire plaisir à sa femme ukrainienne, a donné leur indépendance, et qu'il faut sauver aujourd'hui du retour des néo-nazis, un sujet tabou en Europe de l'Ouest comme celui de l'invasion musulmane. Nous en restons sans voix. C'est un discours que nous entendrons à plusieurs reprises. Nous sommes en Russie depuis 4 jours, repartons dans 3 ; nous n'allons pas donner des cours sur leur histoire et encore moins une leçon de démocratie aux Russes mais tout cela nous fait beaucoup réfléchir sur la perception que nous pouvons avoir les uns des autres et de nous-même, selon là on nous vivons.
De toute, façon, il est temps pour nous de courir à la gare de Leningradsky pour attraper notre Sapsan, le train à grande vitesse qui doit nous emmener à Saint-Pétersbourg !