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Une heureuse mère

Une heureuse mère

Une heureuse mère

Schmidt fit

Schmidt fit

A partir de "Die Enkelin beim Schreiben" de Max Liebermann via Wikimedia Commons

Schmidt fit un signe d'approbation et se contenta de répondre par un "hélas Jenny ! ", dit sur un ton où il essayait d'exprimer toute la peine d'une existence manquée. Il y réussissait parfaitement. Lui-même s'écoutait parler et se félicitait en secret d'avoir si bien joué son rôle.
Malgré toute sa perspicacité, Jenny était assez vaniteuse pour accorder foi au "hélas ! " de son ancien adorateur. Ils cheminaient ainsi côte à côte comme s'ils étaient perdus dans leurs sentiments, quand Schmidt sentit enfin la nécessité de poser quelque question qui pût rompre le silence. Il fixa son choix sur un vieil expédient éprouvé : amener la conversation sur les enfants.
- Et oui, Jenny, commença-t-il, la parole encore voilée par l'émotion, ce qui est passé est passé. Qui pourrait le sentir plus intensément que moi. Mais une femme comme vous, qui comprend la vie, trouve dans la vie elle-même des consolations, surtout la joie quotidienne du devoir accompli. Il y a d'abord les enfants et pour vous il y a maintenant une petite fille, cette enfant au teint de lys et de roses, cette chère petite Lizzi (1) ; ils sont à mon sens les soutiens qu'un cœur de femme peut souhaiter pour se remonter.
Et si dans votre cas, chère amie, nous nous abstenons de parler d'un véritable bonheur conjugal, car nous sommes d'accord, dans notre appréciation de Treibel, sur ce qu'il est et sur ce qu'il n'est pas, il m'est cependant permis de dire que vous êtes une heureuse mère. Deux fils ont grandi autour de vous en bonne santé ; ou ce qu'il est convenu d'appeler "bonne santé", c'est à dire de bonne tenue et de bonnes mœurs.
Pensez un peu, pour ne nous en tenir qu'à ce dernier trait, ce que cela signifie dans les temps présents. Otto s'est marié selon son inclination ; il a donné son cœur à une femme belle et riche qui est, à ce que je puis savoir, l'objet d'une admiration universelle ; et, si je suis bien renseigné, la maison Treibel se prépare à fêter de secondes fiançailles, puisque la sœur d'Hélène est sur le point de devenir la fiancée de Léopold…

(1) Fille d'Otto et Hélène