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La vie chez les trollets

La vie chez les trollets

La vie chez les trollets

Des jeux infinis

Chez les Trollets ou trop laids, comme ils aimaient à le dire pour se moquer d’eux même, la vie était très différente de celle que Rob et Lisa avaient connu chez leurs parents.
Pas de chambre à ranger. Il n’y en avait pas ! Les Trollets vivaient dans de petites cabanes, avec une seule pièce principale qui servait à tout. Chacun construisait sa propre cabane, dès qu’il était capable de le faire. S’il était trop petit ou trop paresseux pour se lancer dans la construction de son propre logis, il habitait chez ses parents ou chez un ami.
Même quand ils étaient grands et avaient des enfants, les Trollets ne se comportaient jamais comme des parents. Pas de punition, ni de fessées et pas de travail. Il n’y avait pas d’école pour les enfants, ni d’entreprise pour les adultes.
Chacun faisait ce qu’il avait envie de faire. Ceux qui aimaient le bricolage bricolaient. Ceux qui aimaient la pêche pêchaient. Ceux qui aimaient faire la cuisine cuisinaient. Comme ils étaient suffisamment nombreux, il y en avait pour tous les goûts.
Mais la principale activité des Trollets était de jouer. Leur première question quand ils se levaient le matin était de savoir à quoi ils allaient s’amuser. Les possibilités de jeu qui s’offraient à eux étaient infinies car outre tous les jeux imaginables par des humains, tel le tourne-balle ou l’attrape trollet, les Trollets inventaient aussi des jeux magiques grâce aux sortilèges hérités de leurs ancêtres. Le préféré de Rob et de Lisa était celui de « dessiner la nuit». Lorsque la nuit était bien noire, il consistait à créer toute sorte de figures lumineuses colorées dans le ciel.
Les deux enfants avaient eu un peu mal au début à se faire à l’apparence physique des Trollets car certains étaient encore plus laids que Grom mais ils s’étaient très vite sentis chez eux, si bien qu’ils ne pensaient presque jamais à leurs parents. Ils s’étaient d’abord installés dans la cabane d’Umma où vivait déjà Olli. Puis Rob avait décidé d’aller habiter chez Grom pour pouvoir l’accompagner plus facilement à la pêche aux premières lueurs de l’aube qu’affectionnaient particulièrement Grom.
Après la pêche, Rob passait une bonne partie de ses journées à courir les bois avec Olli. Lisa restait, elle, souvent avec Umma à jouer avec les poupées que cette dernière lui avait appris à confectionner et avec un lapin qu’elle avait apprivoisé.
Deux mois après leur arrivée chez les Trollets, Rob et Lisa eurent la surprise de voir se poser une bande d’enfants dotés d’ailes comme Olli. Ils semblaient épuisés et sombrèrent dans un profond sommeil dès qu’ils touchèrent le sol.
«Ce sont des enfants qui ont été abandonnés par leurs parents et que nous avons recueillis, leur expliqua Umma. Ils ont pris le sortilège de l’aigle pour pouvoir voler comme des oiseaux. Chaque année, à la fin de l’été, ils ne peuvent pas s’empêcher de partir vers le Sud mais ils reviennent toujours avant les premières neiges ».
« Pourquoi Olli n’est pas parti, lui ? », demanda Lisa.
« Parce que c’est mon fils », lui répondit Umma en souriant.
Umma veilla jour et nuit sur les petits voyageurs qui retrouvèrent vite leurs forces et devinrent bientôt de nouveaux camarades de jeux pour Rob et Lisa.
Avec l’hiver, l’activité des Trollets se ralentit. On dormait beaucoup dans les petites cabanes en bois bien chaudes recouvertes d’un épais manteau de neige. Mais on continuait à s’amuser. Grom organisait des parties de pêche blanche sur le lac gelé où l’on glissait sur des patins en bois et le soir on tricotait au coin du feu en chantant ou en racontant des histoires.
L’arrivée du printemps fut célébrée par une grande fête. C’est à cette époque que Rob et Lisa décidèrent de prendre le sortilège de l’aigle pour pouvoir voler comme leurs amis, malgré les conseils d’Umma et de Grom.
«Si vous avez des ailes, vous ne pourrez plus retourner vivre avec vos parents », les prévinrent-ils.
Mais Rob et Lisa ne voulurent rien entendre. Pendant une semaine, ils eurent d’horribles démangeaisons et une magnifique paire d’ailes finit par leur pousser sur le dos.
Rob et Lisa passèrent une partie du printemps et de l’été à voltiger dans les airs. C’était follement grisant. Entre baignade et pique-nique, tous les jours étaient un enchantement.
Au fur et à mesure pourtant que l’été déclinait, l’humeur des enfants ailés s’assombrissait. Sans qu’ils sachent pourquoi, ils se sentaient tristes et inquiets. Rob passait de longues heures les yeux dans le vide. Lisa se réveillait la nuit en pleurant.
Lors d’une de leurs excursions, ils avaient retrouvé par hasard l’hôtel où ils avaient passé leurs dernières vacances avec leurs parents. Abandonné, il était ouvert à tous les vents. En une année, la forêt avait déjà repris possession des lieux. Des ratons laveurs s’étaient installés dans les confortables fauteuils du salon et du lierre couvrait les murs de la cuisine.
Une fin d’après-midi où le ciel était particulièrement chargé de nuages gris, tous les enfants ailés se retrouvèrent devant la porte d’Umma.
« Nous partons », annonça Rob.
Umma serra chacun d’eux contre elle, Lisa un peu plus longtemps que les autres.
« Faites bien attention à vous », les supplia-elle en essuyant ses larmes.
Aucun enfant ne disait un mot mais chacun pensait à ses parents, à sa vie d’avant, quand la fin des vacances d’été signifiait le retour à la maison.