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Holmes prit le chapeau

Holmes prit le chapeau

Holmes prit le chapeau

par Sidney Paget via Wikimedia Commons

Holmes prit le chapeau en main et le considéra de ce regard perçant qui était chez lui très caractéristique.
– Il est peut-être, dit-il, moins riche en enseignements qu’il aurait pu l’être, mais on peut cependant de son examen tirer certaines conclusions qui sont incontestables et d’autres qui représentent à tout le moins de fortes probabilités. Que le propriétaire de ce chapeau soit un intellectuel, c’est évident, bien entendu, comme aussi qu’il ait été, il y a trois ans, dans une assez belle situation de fortune, encore qu’il ait depuis connu des jours difficiles. Il était prévoyant, mais il l’est aujourd’hui bien moins qu’autrefois, ce qui semble indiquer un affaissement de sa moralité, observation, qui, rapprochée de celle que nous avons faite sur le déclin de sa fortune, nous donne à penser qu’il subit quelque influence pernicieuse, celle de la boisson vraisemblablement. Ce vice expliquerait également le fait, patent celui-là, que sa femme a cessé de l’aimer.
– Mon cher Holmes !
Ignorant ma protestation, Holmes poursuivait :
– Il a pourtant conservé un certain respect de soi-même. C’est un homme qui mène une vie sédentaire, sort peu et se trouve en assez mauvaise condition physique. J’ajoute qu’il est entre deux âges, que ses cheveux grisonnent, qu’il est allé chez le coiffeur ces jours-ci et qu’il se sert d’une brillantine au citron. Tels sont les faits les plus incontestables que ce chapeau nous révèle. J’oubliais ! Il est peu probable que notre homme ait le gaz chez lui.
– J’imagine, Holmes, que vous plaisantez !
– Pas le moins du monde ! Vous n’allez pas me dire que, connaissant maintenant mes conclusions, vous ne voyez pas comment je les ai obtenues ?
– Je suis idiot, je n’en doute pas, mais je dois vous avouer, Holmes, que je suis incapable de vous suivre ! Par exemple, de quoi déduisez-vous que cet homme est un intellectuel ?
Pour toute réponse, Holmes mit le chapeau sur sa tête : la coiffure lui couvrit le front tout entier et vint s’arrêter sur l’arête de son nez.
– Simple question de volume, dit-il. Un homme qui a un crâne de cette dimension doit avoir quelque chose à l’intérieur.
– Et le déclin de sa fortune ?
– Ce chapeau est vieux de trois ans. C’est à ce moment-là qu’on a fait ces bords plats, relevés à l’extérieur. Il est de toute première qualité. Regardez le ruban et la garniture intérieure. Si le personnage pouvait se payer un chapeau de prix il y a trois ans, et s’il n’en a pas acheté un autre depuis, c’est évidemment que ses affaires n’ont pas été brillantes !