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Fanatisme pour les beaux-arts

Fanatisme pour les beaux-arts

Fanatisme pour les beaux-arts

Le Baiser de Gustav Klimt via Wikimedia Commons

Ce fanatisme pour les beaux-arts, et pour l'art théâtral en particulier, se rencontrait à Vienne dans toutes les couches de la population. En elle-même, Vienne par sa tradition millénaire, était une ville très nettement stratifiée, mais en même temps – comme je l'ai écrit un jour merveilleusement orchestrée.
Le pupitre était toujours tenu par la maison impériale. Non seulement au sens spatial mais aussi au sens culturel, le Château était au centre de ce qui, dans la monarchie, transcendait les limites des nationalités. Autour de ce château, les palais de la haute aristocratie autrichienne, polonaise, tchèque, hongroise formaient en quelque sorte la seconde enceinte. Venait ensuite la "bonne société" que constituaient la petite noblesse, les hauts fonctionnaires, les représentants de l'industrie et les "vieilles familles", enfin au-dessous, la petite bourgeoisie et le prolétariat.
Chacune de ses couches vivaient dans son cercle propre, et même dans son arrondissement propre  ; la haute noblesse vivait dans ses palais au cœur de la ville, la diplomatie dans le troisième arrondissement, l'industrie et le commerce dans le voisinage du Ring, la petite bourgeoisie dans les arrondissements du centre, du deuxième au neuvième, le prolétariat dans les quartiers extérieurs. Mais tout le monde communiait au théâtre ou lors de grandes festivités, comme le Corso fleuri sur le Prater, où trois cent mille personnes acclamaient avec enthousiasme les "dix-mille de la haute société" dans leur voiture magnifiquement décorée.
A Vienne, tout ce qui ce qui comportait couleurs ou musique devenait l'occasion de festivités, les processions religieuses comme la Fête-Dieu, les parades militaires, la « Musique du château impérial », même les funérailles attirait un grand concours de peuple enthousiaste, et c'était l'ambition de tout bon Viennois d'avoir "un beau convoi" avec un cortège fastueux et une suite nombreuse  ; un vrai Viennois métamorphosait sa mort même en un spectacle attrayant pour les autres.
Toute la ville s'accordait dans ce goût des couleurs, des sonorités, des fêtes, dans le plaisir qu'elle prenait au spectacle, considéré comme un jeu et comme un miroir de la vie, que ce fût sur la scène ou dans l'espace de la réalité.